Petit déjeuner programmé à 8h avec Dolores, un vrai jus d'orange, mais 4 petits toasts en guise de solide, bon c'est pas grave j'ai un grand thé et je me dis que j'ai encore des réserves!! Départ à 8h30 pour traverser la ville et rejoindre les hauteurs. Pas le temps de s'échauffer les muscles et les poumons, on attaque d'entrée de jeux. Sur ma route je croise cette chèvre qui termine sa nuit allongée sur le chemin. Je contourne la bête sans la réveiller, ce serait dommage, elle fait peut être un joli rêve!
Par contre, la raide montée n'a rien d'un joli rêve et forcément je suis trempé avant d'avoir eu le temps de finir cette côte...ça démarre fort, et ce n'est qu'un début. Une fois "stabilisé" je me promène en foret au milieu, comme toujours, des eucalyptus. Pas d'odeur d'épandage aujourd'hui, juste le bois qui chauffe et des odeurs de terre mouillée, un vrai régal.
Les 8 premiers kilomètres, raide montée du départ mise à part, sont une belle entrée en matière pour une belle promenade à la campagne...et c'est jusqu'à Mondoñedo et sa cathédrale que je vais profiter de cette belle lumière tamisée par les feuilles de la foret. Les horreos sont présents dans toutes les maisons, mais il n'y a pas ici de travaille de restauration et de mise en valeur comme dans les Asturies. De mémoire on en verra de plus beaux entre Arzua et St Jacques.
Arrivé à Mondoñedo, je m'avale un café et un croissant car je sais qu'après cette ville on attaque le plus dur de la journée. Pour le moment je profite pour visiter la cathédrale du 13eme siècle et son musée. C'est une belle visite qui me permet aussi de me promener au frais...
En repartant je commets une erreur, je n'ai pas assez bu et je n'ai pas fait attention en lisant mes guides, qu'aucun d'eux ne mentionnaient de fontaines sur les kilomètres à venir. Par prudence j'aurais dû mettre dans mon sac une bouteille en plus car le soleil est bien présent et à 10h30 du matin, il fait déjà 25° et je ne suis pas certain d'être protégé par la foret comme sur la première partie. Sur cette étape on passe de 80m au départ à 600m d'altitude au plus haut avec bien sûr des redescendes entre temps, sinon c'est pas drôle!!
J'ai bien quelques hameaux d'indiqués sur le tracé, mais ici cela ne veut pas dire grand chose, une ou deux maisons, parfois juste le nom sur la petite route que je suis et rien d'autre, donc peu de chance de trouver une fontaine ou mieux, le Graal, un bar!! On remonte toute une vallée et c'est vraiment très beau et surtout d'un calme, tous les bruits de la civilisation ont disparu, il ne reste que les oiseaux et moi qui frappe la route avec mes bâtons.
Je décide donc d'avancer sans boire, jusqu'à trouver de quoi me rafraîchir...ce qui de longues en raides montées sous le soleil, sans vent, va m'amener à marcher 15km au régime sec. Mon choix est dicté par le fait que si je bois dans la montée, je vais transpirer et que j'aurais soif dans les 15minutes qui vont suivre, ce qui ne servira pas la cause . Il faut donc avoir soif jusqu'à passer toutes les côtes et après aviser en fonction du reste à faire.
La route est longue et les éoliennes que je voyais de loin hier et ce matin sont maintenant à mes côtés et complètement à l'arrêt...c'est pas le vent qui va me rafraîchir. Le problème est de se situer par rapport aux indications du chemin, qui ne donne rien comme informations, et mon guide qui me donne des points de repère que je ne trouve pas. Ayant me semble-t-il commencé à me stabiliser en altitude et peut être même entamé une descente, mais ici on est jamais certain car souvent une descente cache une autre montée, je décide de faire ma pause "déjeuner" avec une banane, une orange et surtout ma gourde... Pour la banane c'est raté, elle est verte et dure, immangeable...me reste l'orange qui est un pur régal, et ma gourde d'eau que je vide en 3ou 4fois histoire de ne pas m'étouffer en buvant...quel bonheur de boire!
Je repars doucement en regardant de loin en loin si je vois un village ou quelque chose qui y ressemble. Je remonte un chemin qui passe à travers champ et je suis en plein soleil, mais ayant bu je sais que je pourrais tenir même si je ne trouve rien.
Après deux kilomètres j'aperçois pas très loin en contre bas de mon chemin une station service, ce qui signifie cave réfrigérée et boissons fraîches... Je trouve un chemin qui m'y emmène et je vide en 3minutes 50cl de coca glacé...j'achète une bouteille d'eau et je demande au pompiste si Abadin est encore loin..."2 km"!!
Les forces me reviennent d'un coup et je termine tranquillement mon étape sous un soleil à son zénith. Comme Abadin ne ressemble à rien, j'ai juste fait une photo a l'arrivée, et ma seule promenade consistera à aller en face de ma "Casa Goas" prendre une bière avec un morceau de tourte, enfin ça y ressemble, et aller juste à côté m'acheter 2 yaourts pour manger dans ma chambre les pieds à l'air!
Demain je me rends à Vilalba, à une altitude stable aux alentours de 500m, et à 21km d'Abadin, ce qui devrait me permettre de souffler un peu.
Il paraît qu'il fait chaud en France, ça sent le barbecue jusqu'ici!!
Bonne soirée à tous
PS: Pas de wifi ce soir, le serveur de la pensioñ ne fait même pas passer les mails, si tout va bien demain...