J8...La Touraine en point de mire.
Publié le 8 Avril 2013
Juste avant de commencer la journée, petit retour sur la nuit dernière. A peine Anne-Marie partie je m'étais fait un programme simple et efficace pour commencer l'après midi: faire une sieste! Donc je remonte sous les toits dans ma petite chambre avec petits lits superposés mais sans barre au bout (très important pour moi) et là je constate qu'il n'y a pas de drap, juste deux petites couettes, et j'ai redonné à Anne-Marie mon duvet histoire d'alléger mon sac pour la semaine...malin n'est ce pas? Et si encore il faisait chaud dans la chambre, ce ne serait pas très embêtant, sauf que là, le radiateur en fonte crachote visiblement un mince filet d'eau chaude en guise de chauffage. Bref la nuit va être sympa, et en plus le wifi est trop faible et je ne capte rien , donc je dois descendre dans la café.
Finalement c'est de là que je ferai mon blog d'hier. Il y a beaucoup d'habitués et 2 compères engagent la discussion avec moi, d'abord sur l'iPad puis sur ce que je fais dessus. Après quelques explications et "félicitations"de leur part, l'un commence à me raconter sa vie de chineur/brocanteur, et l'autre essaye de parler anglais avec des touristes/étudiants? Japonais.
J'essaye de rester concentrer sur ce que j'écris tout en faisant la conversation au Brocanteur et en faisant des traductions simultanées pour les Japonais. Du coup je ne sais pas vraiment ce que j'ai écrit hier, ou si j'ai vraiment écrit!!
Bref, pas de sieste et des mitaines aux mains pour écrire. Avant de partir dîner je demande au patron si c'est normal le radiateur froid et il me dit avec étonnement qu'il va pousser un peu la chaudière... Bonne idée et quand je rentre de mes "lasagnes", la chambre est un peu plus douce, ce qui me permet avec les deux couettes de me faire un lit presque douillet, j'ai dit presque...
Petit déjeuner tranquille au café servi par la dame que vous verrez en photo juste avant de partir. Stop à la seule boulangerie ouverte un lundi matin, la boulangère pas souriante que je ne lui achète qu'une demie baguette, mais le boulanger sympa qui m'a aidé à la ranger dans mon sac et qui du coup me pose plein de questions sur le chemin, mes bâtons etc...je dois écourter et je souhaite une très bonne journée.
Sortie d'Amboise par les hauts et une rue très "Parisienne", mais je ne me suis pas arrêté malgré toutes les sollicitations...
Le temps est gris et il bruine pour le moment, mais de toutes façons la grenouille est de sortie. Pour le moment mes pieds que j'ai "pansementés" et "élastoplastés"ne se rappellent pas à mon bon souvenir, et c'est plutôt d'un pas agréable que les premiers kilomètres se passent.
Je marche de petit bourg en petit bourg sur les hauteurs de la Loire en direction de Montlouis, et je rentre véritablement en Touraine, ma région d'adoption avec les premières vignes. Ce n'est pas Saint Nicolas de Bourgueil plus au sud ouest et qui n'est pas sur ma trajectoire, mais j'aime cette région ainsi que son vin...vivement mi juin, je descendrai à la cave pour remonter une 89, il doit m'en rester encore quelques unes, même si je dois en garder pour ma fille Laetitia, c'est son année...
Pour moi qui suis un banlieusard depuis mon plus jeune âge et après notre retour d'Algérie avec ma famille, je n'ai jamais connu la sensation d'une maison familiale "ailleurs". J'en ai fait la découverte avec Anne-Marie et sa famille à Saint Nicolas et j'ai un vrai attachement sentimental pour cette maison. Avec mes racines qui sont "croisées" bizarrement, un peu de Suisse Allemand, un peu de Corse, faites naître l'enfant dans le Sahara et laisser mariner pendant quelques années à Maurepas...et j'aime Saint Nicolas.
Il faudra quand même que je vous raconte un jour mes retrouvailles avec ma famille et mes racines Corse, car ce fut un vrai grand moment d'émotion pour moi, mais aussi pour un Papé de 94 ans. À l'occasion rappelez moi ça.
Retour sur la route...et la Touraine elle aussi est contente de me voir, d'ailleurs elle en pleure de joie... d'abord des petites larmes et après un gros sanglot. Je m'arrête sous un bel abris bus tout moderne avec banc et protection pour la calmer, lui dire qu'il ne faut pas pleurer comme ça, et j'en profite pour faire une pause barres de céréales et eau car ça fait déjà près de 3h que je marche.
Le reste de la journée était moins intéressant: descente vers la Loire, piste vélo en contre bas de la route, puis arrivée sur Tour, mais sous le soleil...
Ah mais si tout de même, en marchant sur la piste j'ai croisé un autre pèlerin en sens inverse. Âgé de 60 ans il voulait faire son 3ème chemin, mais ses ligaments des genoux ne tiennent pas et le font trop souffrir (accident de jeunesse). Il rentre donc après une semaine de marche sur Orléans sa ville de départ. Je discute avec lui, c'est très sympa et chaleureux, il sait qu'il ne pourra plus faire le chemin mais il me dit aussi qu'il en a profité déjà 2 fois et que c'est au tour des autres. Il me serre la main avec beaucoup de fraternité et me souhaite un beau voyage. Une main sur l'épaule je lui souhaite un bon retour et on se quitte. Il m'a prévenu que les 3 jours à venir n'étaient pas bons pour la météo et que la traversée de Tour était une vraie galère...
Comme pour Orléans je décide de passer par la Cathédrale de Tour et faire quelques photos avec l'avantage de connaître la ville et de ne pas me perdre pour retrouver mon hôtel...enfin c'est ce que je crois!!
Tour est en travaux pour le tramway, c'est le grand chantier. Je connais pourtant bien cette ville et Saint Avertin où je dors ce soir et malgré tout , je pars en diagonale en sortant de la cathédrale et je me retrouve sur Joué les Tour...3km sur la gauche en plus pour rejoindre mon hôtel...moi qui ne me perd jamais ou presque, je fais la "totale" et à chaque fois sur des étapes longues.
Pour ce qui est de mes pieds, à droite ça sèche et à gauche, j'ai mal "strappé" donc j'ai une nouvelle petite ampoule...eosine ce soir et compeed demain, car de nouveau 33km avant 2 jours à 23 et 18km, le Pérou quoi!!
Pas de gentille Malgache encore ce matin...