Finalement hier soir on a trouvé un restaurant ouvert autre qu'une crêperie et on s'est avalé une grosse salade et une pizza,c'était très bon surtout sans avoir déjeuné...

Départ ce matin au soleil du Fret, un vrai bonheur pour cette longue journée qui nous emmène à Camaret avec 29km mais de belles étapes comme la pointe des Espagnols, le plaisir de retrouver le goulet de Brest, toute la côte sur laquelle je suis passé la semaine dernière mais vue d'en face et la baie de Camaret pour l'arrivée.  Le temps est resté beau tout le temps et c'était vraiment un grand plaisir de retrouver l'eau et cette entrée à Brest par ce goulet. C'est majestueux...

Ce qui n'empêche pas la fatigue ce soir et les jambes qui tirent... Heureusement demain petite journée pour nous rendre à  Kerloch à 14km de Camaret, mais pas le choix il n'y a que cette solution pour trouver une chambre d'hôtes. On a fait nos courses ce soir car demain 1er mai oblige tout est fermé et rien à côté de notre hébergement..

Départ du Fret vers 8h30 pour cause de longueur étape, 29km à parcourir. Le soleil est déjà là et c'est un vrai plaisir de démarrer la journée ainsi. Le Fret est "coincé" entre  deux place stratégique de la Marine Nationale, d'un côté l'Anse de Poulmic et son école Navale et de l'autre avec l'île Longue et son site sécurisé de la base des sous- marins nucléaires. On peut voir tout ça de loin, mais je vous assure que la garde est bien faite...après le détour obligatoire nous longeons la baie de Roscanvel et ses deux îles connues ici, l'île de Trébéron et l'île de la Mort. Un peu d'histoire pour comprendre... Du temps des grandes épidémies la première est désignée comme une zone de quarantaine et les navires contagieux sont alors dirigés vers Trébéron. Quand les hommes malades ne résistaient pas on les enterraient sur la seconde...par la suite on continua d'utiliser la première comme  ile de repos quant à la seconde elle devint un lieu de stockage pour les munitions et autres poudres à canon... Ce n'est que tardivement quand Brest fut sécurisé totalement que ce lieu ne servit plus à l'armée. Depuis les années 1960 l'île est dans le périmètre de sécurité de l'île Longue et donc toujours propriété de l'armée. Elle est habitée par les oiseaux...un vague projet de mise en valeur des vestiges est prévu. Voilà pour l'histoire!!

On fait le tour de la baie de Roscanvel et avec le beau temps on trouve du monde sur la plage à marée basse pour aller chercher les vers pour la pêche... Nous traversons la ville et prenons la petite route qui mène à la pointe des Espagnols sous un beau soleil matinal. On voit que les jardins sont une passion ici car on en croise de superbes.

On est content d'avoir retrouver le bord de mer et une fois arriver à la pointe, le goulet de Brest. Cet gigantesque Aber, est vraiment majestueux. Je vois maintenant l'autre face où je suis passé la semaine précédente et bien sûr le paysage est différent. La pointe des Espagnols s'appelle ainsi car une armée Espagnole était venue se battre auprès de l'armée Française contre une coalition Anglaise/protestant Français . Les Espagnols ont tenu un mois avant de se faire anéantir... Bien sûr des deux côtés du goulet les forts se suivent les uns derrière les autres. Depuis l'époque napoléonienne jusqu'à la seconde guerre mondiale ce site est classé stratégique avec surveillance et tir croisé depuis l'autre rive.

Le temps est calme et les bateaux se promènent tranquillement comme nous d'ailleurs, et du fort Robert au fort de la fraternité  en passant par la pointe des capucins, nous cheminons en bord de falaise.  Juste après notre pause déjeuner j'aperçois dans le goulet un sous-marin qui rentre à la base. Les Rafales à l'aller un sous-marin au retour...on est bien dans la rade de Brest!! Quelques biquettes civilisées, avec un joli collier...croiseront notre chemin en route pour Camaret.

La tour Vauban nous y attend, tour polygonale construite pour empêcher les incursions Anglo-Hollandaise sur Brest. En 1694 la bataille de Camaret contre une armada prouva son efficacité en détruisant une grosse partie de la flotte ennemis.

Le temps de trouver notre petit hôtel et de nous installer, on part en repérage pour le Diner et surtout faire des courses pour demain car nous sommes le 1er mai et tout sera fermé à notre étape suivante...donc déjeuner et Diner à prévoir!

Par chance nous trouvons tout ce dont nous avons besoin y compris un restaurant pour ce soir qui sert des pâtes...après les 29km du jour les muscles sont fatigués et ont besoin de carburant, et nous de dormir!!

Bonne soirée à tous.

Bises

Dîner crêperie hier soir, le seul endroit pour manger, qui était très bonne d'ailleurs...et bonne nuit dans notre chambre d'hôtes du bout du monde, avec un délicieux petit déjeuner complet servi par nos hôtes très sympa. Un autre randonneur était présent ce matin, il fait le tour de Crozon et commence aujourd'hui. Nous rencontrerons un jeune couple sur le sentier qui marche également autour de la presqu'île... En une soirée j'ai rencontré plus de monde qu'en 2 ans!!

Pas de ravitaillement pour aujourd'hui,  rien ni au départ ni sur notre route. On a de l'eau des barres de céréales et une mandarine chacun...et nos "reserves" personnelles, donc suffisant. 

Soirée forcément calme à Landévennec , on est pas tout seul mais presque. Heureusement que la crêperie est ouverte, c'est le seul point pour s'alimenter, et elle est artisanale, sympa et bonne... Nous y croiserons sans le savoir encore, un jeune couple de randonneurs ainsi qu'un homme seul que nous retrouverons le lendemain matin au petit déjeuner dans notre maison d'hôtes " du bout du monde". Les propriétaires sont très sympa et ont développé en gîtes et chambres d'hôtes toute une série d'hébergement de qualité dont ils vivent maintenant et ça a l'air de tourner. Le petit déjeuner est très complet et préparé et servi par eux et on mange de bon cœur car aujourd'hui pas de ravitaillement possible avant 14h au moins, ce qui veut dire qu'on fera avec ce que l'on a , des barres de céréales, deux mandarines et de l'eau...ce qui est suffisant pour les 26 km à faire.

Pas grand chose à voir encore ce jour, on passe en foret une grande partie de la journée à longer le sillon des anglais à la sortie de la rivière du Faou et l'Anse de Poulmic au fond de laquelle se trouve l'Ecole Navale de Lanveoc-Poulmic qui forme les officiers supérieurs de la marine nationale et la base aéronavale. On y retrouve de vieux bateaux qui sont en attente de désarmement et de démolition. Le dernier bateau "école" était la Jeanne d'Arc qui a été désarmée en 2010 et depuis les officiers de marine finissent leur apprentissage sur les nouveaux bateaux multi-Fonctions dit de "projection". Le sentier serpente entre les arbres au-dessus de la berge en nous privant trop souvent de visibilité sur notre environnement. Bien entendu toute la zone de la base est fermée et surveillée et nous devons en faire le grand tour... Nous marcherons pratiquement à la même vitesse que notre jeune couple de randonneurs ainsi qu'un autre marcheur, ce qui rend la journée mémorable puisque j'ai vu plus de monde en 15 heures qu'en 2 ans de marche sur ce GR!!

Une petite pause pour avaler nos barres de céréales et nos mandarines avant Lanveoc et nous terminons notre journée sans pluie et avec une bonne température pour marcher au Fret où notre Hostellerie de la mer nous attend, seul hébergement sur ce village, et qui en arrivant nous annonce que le restaurant est fermé ce soir...heureusement il nous reste une petite crêperie sur le port!! En rentrant je ne mange plus de crêpe avant l'année prochaine...

Demain grosse journée avec 29km pour nous rendre à Camaret et voir son curé...enfin non juste son port et on l'espère de beaux paysages sous le soleil...

Bonne soirée à tous!

Bises

Je pensais que cette journée nous permettrait de marcher au moins une partie du temps en bord de rade...En fait on a passé tout notre temps à marcher dans des forets ou presque. De Le Faou à  Landévennec il y a 22km avec une première étape au pont de Térénez, joli pont courbé à  haubans unique en France.

La seconde partie nous à fait longer l'Aulne jusqu'à Landévennec  mais sur les hauteurs et à travers la forêt avec de belles "raides montées "... Une des particularités de ce village c'est qu'il gère un cimetière à  bateaux de l'armée principalement.  Le ciel est resté gris et bas toute la journée et très frais par moment. On était content d'arriver...

D'abord quelques mots sur la meilleure crêperie de Bretagne d'hier soir... C'est vrai et mérité. On ne s'est pas privé de gouter et franchement la galette aux coquilles St Jacques sauce aux pétoncles et tartare d'algues...une pure merveille, et celle au chèvre, miel, poitrine et...un autre ingrédient, ça vous tue sur place!! Si vous passez à Le Faou, la crêperie de la Licorne, et vous réservez c'est préférable...

Ce matin il fait toujours aussi gris et cela ne se lèvera pas de la journée nous dit la météo, on est prévenu...on part en passant par l'église qui date de 1645 et apres quelques courses pour manger on prend la route. On va serpenter une bonne partie de la matinée soi sur des petites routes soi sur des sentiers forestiers ce qui n'est pas désagréable car protéger du vent les arbres nous tiennent "chaud".  En passant près d'un champ de vaches où il y a beaucoup de jeunes veaux, l'une d'entre elle a mis bas il n'y a pas très longtemps de ses deux petits...le placenta est encore là...et on assiste aux premiers pas de l'un d'eux, c'est beau la nature... Nous poursuivons notre chemin à travers la foret de Kervézennec où un "chemin botanique"a été organisé. C'est très sympa et intelligent , il y a des petites pancartes tout le long du sentier avec le nom des plantes, arbustes, arbres que l'on peut trouver. J'ai bien aimé le géranium à Robert!! Au loin on voit plein sud le Menez-Hom, le point culminant de Crozon avec ses 340 m je crois... Après quelques errements, il faut bien en faire un peu, nous arrivons au pont de Térénez, premier pont courbe à Haubans de France de plus de 500m de long. Bien sûr ce n'est pas Millau mais il est très beau et cette architecture m'impressionne toujours. Il ne reste de l'ancien pont reconstruit 3 ou 4 fois que les piles d'une berge qui sert de belvédère pour mieux voir le nouveau.

Apres un rapide "pique-nique" car il fait froid, nous repartons vers Landévennec.  Ce site est historique car du fait de sa protection du vent par les hauteurs qui l'entourent et les fonds marins profonds, la Marine royale s'est depuis longtemps intéressée à ce site propice au mouillage des bateaux de tout tirant d'eau. Et les bateaux entre deux expéditions s'y mettaient au "repos". Apres la dernière guerre c'est devenu un cimetière à bateau avant leur départ pour les chantiers de démolition. La Jeanne d'Arc y a séjourné un bon moment avant de partir se faire désossée attirant une foule de nostalgiques de son époque...on y trouve aussi aujourd'hui, des bateaux de pêche, chalutiers et thoniers. Nous ne verrons que 3 navires en attente.

Ce soir nous dormons dans une chambre d'hôte " du bout du monde"... Ça y ressemble bien pour nous qui venons à pieds...et surtout loin de tout un dimanche après-midi...mais c'est très beau, neuf et bien construit...et notre hôte nous indique la seule crêperie ouverte ici le dimanche soir, à 700m au bord de l'eau, ce qui nous sauve pour notre diner de ce soir!

Demain en route pour Le Fret à 26km d'ici avec encore pas mal de forêts à traverser mais un parcours plus plat qu'aujourd'hui ce qui est une bonne chose, on est pas obligé de faire une épreuve d'effort tous les jours!

Bonne soirée à tous

Bises

Journée de jonction pour se rendre sur la presqu'île de Crozon, de Daoulas à Le Faou, petite ville cachée au fond d'une anse de la rade de Brest. Juste 19km pour cette journée intermédiaire qui permet de souffler un peu. Nous avons sillonné les forêts locales sans trop se faire prendre par la pluie. On a même pu "pique-niquer" sous un rayon de soleil. 

Depuis hier soir 17h il pleut et le vent souffle bien. Cette nuit et ce matin encore à 8h il pleut et ce serait bien que ça se calme... Notre hôtesse nous a préparé notre petit déjeuner et nous papotons avec elle. Son mari est randonneur et il a fait St Jacques en partant de Daoulas dans les années 2000. Cela fait 15 ans qu'elle fait chambres d'hôtes et va s'arrêter à la fin de l'année. Elle nous a préparé des crêpes en plus du pain et des croissants, délicieux... Cela laisse le temps aux nuages de s'éloigner et à la pluie de s'arrêter pour notre départ. Le temps est frais mais nous sommes couverts, mais finalement nous ne garderons la veste de marche que 30 minutes  à peine car nous allons marcher comme une bonne partie de la journée, en sous bois ou carrément en forêt et donc protéger du vent. Nous passons de petits sentiers vert à chemins à travers les champs de Bretagne. Nos seules rencontres sont des enclos à chevaux qui sont nombreux dans la région.

Notre première étape de cette petite journée se situe après 7km à l'Hopital-Camfrout, dont le nom provient de l'existence d'un hôpital au moyen âge et des noms bretons "Cam" (sinueux) et "frout" (ruisseau). Le hameau se trouve sur une ancienne  voie romaine rejoignant la côte nord. Au XIeme siècle des moines ont construit un prieuré et une aumônerie pour accueillir les pèlerins de Saint Jacques de Compostelle. Décidément on retrouve ce chemin de St Jacques partout...

Le temps de faire quelques courses pour déjeuner et nous voici reparti à travers la campagne bretonne. C'est une étape de liaison pour rejoindre la presqu'île de Crozon et le point de passage obligatoire est Le Faou ( ici on prononce Le Fou contrairement à l'habitude du Finistère où on prononce toutes les voyelles) où nous dormirons ce soir. En attendant nous traversons la belle forêt domaniale du Gars qui nous emmène sur la voie romaine et un petit bout de talus au sec qui nous permet de déjeuner au soleil entre 2 nuages...

Encore quelques efforts et nous arrivons à destination sans avoir reçu quelques gouttes juste avant d'arriver... Nous trouvons facilement notre petit hôtel pour nous reposer. Ce soir nous allons dîner dans la meilleure crêperie du Finistère, je vous dirai!!

Demain encore une étape de semi liaison avec l'eau. Pour moitié nous marcherons à travers la foret puis nous rejoindrons la rade au pont de Trevenez pour finir à Landévennec après 22 km... Pour le moment les prévisions météo sont moyennes!!

Bonne soirée à tous.

Bises

Aujourd'hui première marche pour Emmanuel de Brest à Daoulas. J'ai fait exprès de ne pas forcer le kilométrage sur les premiers jours donc 24 km au programme. Les sorties, comme les entrées, des grandes villes ne sont jamais agréables,  Brest sera dans la lignée. La matinée se passe près de la rade puis on monte en forêt et en campagne pour le reste de la journée  avec quelques incursions en bordure de l'eau. En parlant d'eau on a joué à cache cache avec les averses qui parfois ont gagné mais globalement on s'en sort bien. 

Journée de transition avec l'arrivée d'Emmanuel et donc une certaine "prudence" dans les étapes. Cela étant je n'ai pas beaucoup le choix pour trouver des hébergements, donc il faut faire rationnel... Il a plu cette nuit et ce matin encore au petit déjeuner il pleut, mais cela s'arrête au moment du départ. Les sorties de grandes villes sont comme les entrées, jamais agréables car a un moment où à un autre il faut traverser des zones d'activité et pour Brest c'est tout ce qui tourne autour du port. Hier soir nous avons été voir en sortant de notre diner l'Abeille Bourbon, le super remorqueur qui de l'Atlantique à une bonne partie de la Manche va sauver les bateaux en difficulté. C'est impressionnant  de voir ce "monstre" des mers en face de soi. Il fait plus de 80m de long et développe une puissance de près de 22000 chevaux...on aurait dû le prendre ce matin pour faire un tour en mer et éviter ainsi la zone industrielle!!

On joue à cache-cache avec la pluie qui nous arrive sous forme d'averse et rapidement car le vent souffle encore pas mal. Une fois sortis de cette zone et du port de plaisance on aborde l'anse du Moulin Blanc et sa plage. Nous quitterons la rade pratiquement à ce moment car après on remonte la route à travers un village qui doit nous amener  au pont Albert Loupe, pont piétonnier maintenant et remplacé pour les voitures par un pont à haubans, le pont de l'Iroise, et traverser l'Elorn pour nous rendre à Plougastel-Daoulas, capitale de la fraise.... Cette première partie d'étape longue de 12km va serpenter entre forets et champs avec ou pas de la pluie...

Nous profiterons de notre arrivée sur Plougastel en fin de matinée pour nous arrêter dans une " sandwicherie" et manger et boire au sec. La seconde partie d'étape fait également 12km et nous mènera à travers champs et forêts jusqu'à Daoulas terme de notre journée. Les seules rencontres que nous feront seront celle d'un improbable Alpaga perdu dans la campagne bretonne, cette petite chèvre qui faisait sa sieste et ces brebis profitant d'une pause de la pluie au soleil. La météo de l'après midi a été clémente avec nous et ce n'est qu'en fin d'après midi, une fois installé dans notre maison d'hôtes, que la pluie  reviendra arroser les jardins... Emmanuel est un peu fatigué de sa journée ce qui est pour le moins normal. Demain j'ai préparé une étape courte de 19km pour nous rendre à Le Faou, cela permettra de se détendre les jambes sans forcer. Nous allons encore traverser la campagne de la presqu'île et ne voir la rade que par intermittence, il faudra être patient pour reprendre le pied marin...

Bonne soirée à tous.

Bises

En me réveillant ce matin, je ne pensais pas avoir une journée si difficile. Je n'ai pas suffisamment prêté attention aux propos de mon hôte qui hier me rapportait les paroles d'un randonneur sur cette étape " elle est aussi physique que certaines rencontrées dans la partie du GR dans les côte d'Armor ". De Lampaul-Plouarzel à Plougonvelin il y a  26km, plus les 2 de l'arrivée... je suis passé par les pointes mythiques de Corsen la plus à l'ouest de France, la pointe St Mathieu qui signale l'entrée dans la rade de Brest et la pointe de Créach' Meur pour ne parler que des plus significative sur le parcours de la journée...Magnifique !! Vous lirez le blog et verrez les photos. Mais cette étape ressemblait bien à celles de l'année dernière...je n'ai pas arrêté de monter et descendre par des escaliers ou par des rochers. Ce soir je n'en peux plus !!

Une bonne nuit dans ma grande chambre, presque chaud...mais on va pas se plaindre. Je sais que la journée sera longue aussi je traîne un peu à m'étirer dans mon lit, c'est bon!!  Notre hôte est parti de bonne heure finir une installation électrique dans une salle d'opération...et nous a laissé de quoi prendre notre petit déjeuner et le soin de fermer la porte et mettre les clés dans sa boîte aux lettres... J'admire cette confiance et c'est bien de rencontrer des personnes comme lui.

Il n'a pas plu finalement cette nuit, quelques gouttes hier soir, et ce matin il ne devrait pas pleuvoir non plus. Par contre le vent s'est levé et la température a chuté, environ 4°. Je redescend sur le port pour reprendre le sentier côtier qui doit me mener à l'anse de Porsmoguer dans 8 km et encore 8 pour le port du Conquet. En face de moi sous un éclairage du soleil apparaît l'île de Molène à environ 12 km et encore un peu plus loin Ouessant à 22km.  Je "croise" justement le bateau qui fait la navette entre le Conquet et ces îles. Le vent a dégagé un peu la brume et on peut bien les apercevoir. Sur cette première partie la physionomie du parcours ne change pas trop, ça monte et ça descend gentiment, et j'arrive après être passé près du phare de Trézien qui est dans les terres et qui s'élève à 37m, à la pointe de Corsen qui est la pointe de terre la plus à l'ouest de France...en face c'est l'Amérique !

Passé cette pointe je commence à remarquer le côté "accidenté" du parcours. Le sentier est vraiment côtier, on ne peut pas plus et il descend pour remonter de plus en plus souvent...mais c'est encore le matin, je marche bon rythme malgré le vent et mes jambes me portent. J'ai mis mon chapeau sur la tête car il me tient chaud, mais je l'ai bien enfoncé car il y a de belles rafales qui pourraient me l'enlever. Sur mon chemin je me trouve presque nez à nez avec 3 vaches qui sont sorties de leur champ, trouvant sûrement l'herbe plus verte en dehors. Elles sont sur mon chemin et n'ont pas l'air de vouloir me laisser passer... Par chance je viens de croiser un monsieur qui a l'air de s'y connaître en meneur de vache, c'est un où le fermier. Il contourne les bêtes, qui me font face maintenant, mais qui préfèrent visiblement retrouver leur champ en enjambant le muret qu'elles avaient franchi. Le Conquet se rapproche et on voit le phare de la Vinotière qui guide les bateaux pour l'entrée du port. Je longe la plage des Blancs sablons au large de laquelle des surfeurs attendent la vague...

Pour entrer au Conquet on traverse une passerelle qui permet au piétons et cyclistes de se rendre presque directement dans  le centre ville. Très joli petit port qui a gardé son cachet traditionnel, on y trouve de quoi s'approvisionner et une bonne boulangerie me donnera du bon pain et une boisson fraiche...comme d'habitude je n'ai pas bu assez ce matin et les jambes me tiraillent un peu... Je sors  du Conquet par le port et Je décide de continuer un peu pour me trouver un endroit abrité du vent pour manger et dès la sortie, ça recommence à monter et descendre...j'espère juste que ça va se calmer!!

En fait d'abri, il faut trouver l'endroit où ça souffle le moins , ce sera déjà pas mal. Le ciel est dégagé, même si au loin on voit arriver du gris foncé, mais pour le moment je déjeune face à Molène sous le soleil. Je reprends ma route vers la pointe St Mathieu, qui devient de plus en plus accidentée...et je découvre ce site magnifique qui couvre l'entrée de la rade de Brest. C'est superbe et impressionnant. Au départ c'est un monastère qui est construit, on en voit les ruines aujourd'hui, attaqué qu'il a été par les anglais et les hollandais...la tour de l'abbaye  qui servait de phare, devenue hors d'usage après la révolution, un nouveau phare a été construit en 1830 et allumé en  1835. D'une hauteur de 58m il a une portée lumineuse de 53 km... Il y a également le sémaphore, copie des tours de guet romaines, qui signalait les dangers par pavillons (342 au total), après on s'étonne du nombre d'accidents dans cette zone... Bon apres ils ont utilisé le morse et enfin les radars, ça marche très bien!!

À partir de là il me reste pour aller à la dernière pointe de la journée, celle de Créach'Meur 5,5km, ce qui ne devrait pas poser de problème...sauf que ce sont les derniers kilomètres les plus durs avec des "escaliers" en permanence...Je n'en vois plus le bout de cette fin d'étape, et en plus venant de la presqu'île de Crozon en face un gros nuage noir avec des "filaments" qui tombent m'arrive dessus. Et Je n'ai aucune échappatoire pour sortir du sentier et tenter de trouver un chemin plus court... Ou alors je fais du stop auprès des pilotes de Rafale qui manœuvre au dessus la baie, mais c'est pas gagné...

Je vais donc aller jusqu'au bout, en passant à travers les gouttes qui finalement sont parties sur Molène et Ouessant, et bifurquer à la pointe vers le village de Plougonvelin.

Bien sûr rien n'est indiqué mais j'ai été trop loin sur la côte, en soi Je n'avais pas le choix, et je dois revenir sur mes pas de 2 km... J'ai l'air un randonneur perdu au centre du village et un monsieur me donne les bonnes informations pour trouver mon hôtel dans lequel à peine arrivé, Je saute dans un bain chaud pour me détendre les tendons et les muscles...et ce soir je ne bouge pas pour diner, l'hôtel s'en occupe...

Demain en route pour Brest avec encore 28km au compteur . La moitié de mon périple aura été fait demain soir et il en restera autant à faire avec Emmanuel, mon acolyte de marche, qui me rejoint pour rejoindre Douarnenez dans 10 jours...

Bonne soirée à tous, la mienne sera courte!!

Après ma nuit dans mon mobile home sans roues...je pars de bonne heure, 8h30, car j'ai encore 26 km à faire pour rejoindre Lampaul-Plouarzel. Le ciel est couvert ce matin mais pas de pluie c'est l'essentiel. La journée à été un peu compliqué du côté du parcours avec des travaux à Lanildut et plus de marquage... il faut rendre des options en espérant qu'elles n'auront pas de conséquences... Finalement je m'en suis bien sorti!

Nuit au calme et au sec dans mon mobile-home sans roues..et départ vers 8h30 car j'ai encore 26km à trotter aujourd'hui pour rejoindre Lampaul-Plouarzel. Le ciel est gris et le temps frais mais sans pluie a priori pour aujourd'hui. Comme cela ne durera pas autant en profiter. J'ai des restes de mon "festin" d'hier soir, du pain et deux tranche de rôti de porc et un peu de fromage, donc tout va bien.

Première partie d'étape en direction de Lanildut, la capitale européenne du Goémon !

En face de moi j'ai l'île d'Ouessant qui se profile avec un de ses phares, celui de Creac'h je pense , les deux autres Nividic et celui de la Jument sont plus à gauche... Je chemine sur mon sentier côtier en passant par différentes anses comme celle du Melon et me dirige vers l'Aber Ildut qui mène à Lanildut. Et là ça se complique...la ville fait des travaux un peu partout et beaucoup d'indication ont disparu ou ne mènent à nulle part. Et quand on se rapproche trop de l'Aber on se retrouve coincé par l'eau ou des maisons... En plus il y a une variante du GR qui remonte plus haut qu'il faut absolument éviter... Cerise sur le gâteau, j'interprète mal la carte de mon guide!

Bref j'avance à l'intuition en me demandant où je vais atterrir jusqu'à ce par bonheur je retombe sur une indication qui semble me dire que je suis sur la bonne piste. Mais je ne comprend toujours pas le tracé et je doute. J'ai même arrête un joggeur pour lui demander si j'étais sur la bonne route...pas de chance il n'est pas d'ici et ne connaît rien, mais il m'indique que 500m plus loin il y a un pont avec des maisons...ce qui est toujours bon signe!!

Finalement je me trouve très doué car j'étais sur le bon sentier et je me sens rassuré. Comme toujours remonter un Aber, c'est long, environ 8km et avec des circonvolutions à n'en plus finir... En remontant je croise sur l'autre berge le Manoir  de Bel-Air qui date de 1600 et quelques belles propriété  juste avant d'arriver à Kerglonou. Je vois en face de moi la sortie de l'Aber, mais c'est juste pour l'eau, pas pour moi, encore 4km pour arriver à Porscav et retrouver l'océan. Sur cette partie du sentier je vais pour la première fois voir des randonneurs, un couple, c'est tellement exceptionnel que j'en ai une intuition... 

En marchant le ciel s'est bien grisé et j'ai reçu quelques gouttes d'eau sur la tête, je ne sais pas d'où viennent ces gouttes, les nuages sont pourtant hauts et pas si chargés que cela...et puis le vent chasse tout ça et c'est sous le soleil et face à Ouessant que je fais ma pause déjeuner. Je prends mon temps car je sais qu'il me reste environ 6km pour arriver à ma chambre d'hôte et comme il fait bon, j'en profite.

La maison est un peu loin du Sentier, mais c'est un jeune très sympa qui y habite et qui "amorti" sa construction en louant 2 chambres. C'est neuf, propre et pas cher avec le petit déjeuner...rien à voir avec la veille...

Quelques courses au bourg, une bière fraîche au soleil et je rentre tranquillement pour me reposer et écrire... Et bien installé sur ma table du salon , je vois arriver le couple de randonneurs croisé plus tôt dans la journée. C'est incroyable, c'est la première fois en 2 ans que j'en vois, ils existent donc!!  Nous dînerons tous ensemble et échangerons sur la vie de ce jeune homme qui sait tout faire de ses mains dans une maison, ce couple qui s'avère être ultra sportif ( Trail, marathon, et triathlon ...) , bref une petite soirée sympa à papoter.

Demain en route pour Plougonvelin avec quelques belles étapes intermédiaires comme le Conquet, la pointe de Corsen avec le CROSS du même nom ( Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage) c'est ici que se fait la surveillance du passage des quelques 50.000 bateaux qui passent tous les ans au large d'Ouessant. Il faut dire que cette côte est parsemée de hauts-fonds et de rochers et cela explique le nombre incroyable d'accidents avec des catastrophes comme l'Amoco-Cadiz en 1978.

Depuis la surveillance s'est accrue et et des radars surpuissants ont été installés à Ouessant en plus de ceux de la côte. Une équipe qui travaille 24h/24 régule le trafic montant et descendant  sur cette autoroute de la mer...  Sans oublier la pointe Saint Mathieu et celle de Creac'h Meur... Donc plein de choses à voir et je l'espère pas sous l'eau!!

Bonne soirée à tous ...

Bises

Je savais que la journée serait longue et difficile... De Trouzilit à Porspoder et 31 km au compteur. Mes jambes et mes pieds sont d'accord pour dire que c'est beaucoup !! Je suis au chaud et au sec dans une sorte de chalet/mobile- home sans roues de vacances. J'ai été faire mes courses pour mon dîner et mon petit déjeuner et je ne bouge plus!! Pour info quelques gouttes d'eau sont tombées sur ma fin de parcours mais rien de grave pour le moment, par contre demain...

Bonne et reposante nuit pour me préparer à cette longue journée. Ce matin je charge mon petit déjeuner en "pain, beurre, confiture" je pense que je vais avoir besoin de calories pour avancer...

La météo est en train de changer, le ciel est laiteux pour le moment mais il va se couvrir rapidement. Toujours un petit vent au départ pour me réveiller au cas où je m'endormirais en marchant!  Comme je l'ai remonté hier je le redescend aujourd'hui l'Aber Benoît...et il est aussi long dans les deux sens, voir un peu plus ce matin car je dois aller jusqu'à la pointe de Corn ar Gazel, joli nom n'est-ce pas, avant de longer l'océan par la dune. Cette longue marche se fera seul ou presque, personne sur le sentier ou sur la plage, c'est encore marée haute. La marche est parfois fatigante car le sable est profond et bien sec donc je m'enfonce dedans... Je passe pointes et baies, je regarde les petites îles qui émergent de l'océan, Carn, Longue...et je parviens à Portsall par de petites routes côtières et le chemin des pêcheurs. Apres le port je monte sur le site archéologique de Guilligui ( voir les photos explicatives), puis je passe devant les vestiges de la tour du château de Trémazan et je retrouve un peu plus loin le sentier côtier qui va m'emmener jusqu'à l'anse de Penfoul. Il y a quand même quelques courageuses et les inévitables surfeurs qui sont sur ou dans l'eau, des joueurs!!

Heureusement aujourd'hui, j'ai pu faire mes courses pour manger à Portsall et donc je sais que quand la faim viendra, je pourrai y remédier... Comme toujours j'ai fait "tâche" dans la boulangerie un lundi de Pâques quand tout le monde vient acheter ses gâteaux et des chocolats, tout propre et sentant le frais. Déjà l'année dernière la boulangère m'avait jeté un regard de " désapprobation" du côté de Saint Quai Portrieux je crois... Même cause, même effet!!  J'ai acheter aussi une bouteille d'eau en plus, car même si il fait frais, les muscles ont besoin d'être hydratés.  Et tout ça cela pèse sur mes épaules...

Le ciel est bien gris maintenant et le soleil n'apparaît que par intermittence...et bien sûr je commence de temps en temps à recevoir des gouttes d'eau! Je sais bien que je suis en Bretagne et que la pluie va bien finir par tomber, mais le plus tard possible serait le mieux. Je profite d'une éclaircie pour me poser et me restaurer et boire.....

Il est temps que j'arrive car je sens mes tendons qui me tiraillent et ma voute plantaire est en surchauffe. La course de vélo que j'ai côtoyé ce matin en partant m'a rattrapé, à Argenton, à 2 km de Porspoder mon étape. Je suis content d'arriver après cette longue journée. Le temps de récupérer mes clés dans un hôtel et de trouver mon "gîte" , une sorte de camp de vacance en dur style mobile-home sans les roues, et je me pose un peu. Il faut que je trouve un magasin d'alimentation qui se trouve au centre du village à côté de l'église et qui doit normalement être ouvert même un lundi de Pâques.

Comme je suis gourmand, mais j'ai le droit aujourd'hui, je m'arrête à la biscuiterie du village pour acheter un kouign amann, j'y ai droit !!

Ce soir je ne ne bouge plus...demain je dois me rendre à Lampaul-Plouarzel avec encore 26km à faire en basculant au dessus des 200km parcourus depuis le départ.

Bonne soirée à tous...

Soirée calme chez Sam et Alain mes hôtes d'hier. Un peu de fatigue donc au lit de bonne heure même à lire. De toutes façons je suis au milieu d'une presqu'île et il n'y a rien avant 5km...

Aujourd'hui je rejoins le manoir de Trouzilit après Tréglonou normalement en ayant parcouru 22km. Comme je l'ai expliqué hier l'évaluation entre 2 points fixes est un peu compliqué...

Demain je vais à Porspoder avec 31km à faire. J'espère juste trouver de l'approvisionnement en route car je n'avais rien ou presque aujourd'hui et je ne peux rester sans manger sur cette distance...

Sinon j'ai eu une météo de rêve et comme c'est Pâques j'ai eu droit à un petit cadeau en arrivant au manoir...une piscine chauffée et au soleil...et j'ai toujours mon maillot de bain dans mon sac !!

Soirée tranquille dans ma chambre d'hôte, je suis fatigué et dès mon diner avalé je vais lire dans mon lit pour me laisser  tomber de sommeil le moment venu. Petit déjeuner avec mes hôtes avec qui j'échange sur les paysages, les choix de la vie, la retraite... Et puis il faut finir le sac et partir... Je commence ma journée par faire le tour de la presqu'île Sainte Marguerite. Avec le soleil levant c'est magnifique. La mer est encore haute et tout l'Aber est plein. Je m'étonne toujours de cette "capacité" de l'océan à se retirer aussi loin et à revenir avec "autant" d'eau...ça paraît idiot mais franchement hier la baie était vide et ce matin c'est plein! J'adore ce phénomène des marrées, il y a quelque chose de magique!

Au loin le phare de l'île Vierge veille encore sur nous, et sur les bateaux qui sortent pour profiter de cette belle journée qui s'annonce. Sur mon sentier beaucoup de joggeurs qui profitent du temps et du parcours. Mise à part eux, mes seuls voisins sont les oiseaux et le clapotis des vagues...et aussi quelques belles maisons en bord de mer. Je suis protéger du vent frais du matin et je peux marcher en tee-shirt histoire de me ventiler un peu. Mon problème du jour va être d'essayer de trouver un approvisionnement de bouche. J'ai de l'eau , mais peut être pas assez et juste mes "Gerblé" et un morceau de fromage en guise de déjeuner. Je ne devrais faire que 21km si j'ai bien recompté mais autant les faire avec ce qu'il faut, si je trouve.... En attendant je marche soit en bordure de plage soit entre des haies et comme tous les jours, c'est les oiseaux qui m'accompagnent, et rien qu'eux... Au passage La Chapelle Ste Marguerite , elle a étranglé un dragon avec sa ceinture mais elle est quand morte décapitée... Je longe l'anse Brouennou avec ses parcs à huîtres et ses piquets à moule plus loin dans la baie. Alors pour ceux qui ne le savent pas...les huîtres des Abers sont les meilleures du monde...parce qu'elle sont nourries en pleine mer puis dans les Abers qui les nourrissent différemment  avec une eau moins salée mais plus riche en plancton, et surtout chaque Aber donne un goût spécifique à chaque production...voilà vous savez tout!

Je parviens à l'entrée de l'Aber Benoît qui s'étend sur près de 12 km, encore plus long qu'hier avec des Abers dans l'Aber...Je n'en vois plus le bout. A Prat ar Coum je regarde attentivement si je vois Jane B et sa maison ( Philippe je ne l'ai pas vu...) et je vais continuer mon chemin , heureusement sous de grands pins qui me protège du soleil car il tape dur aujourd'hui. J'ai compris que je devais renoncer à trouver un approvisionnement que ce soit en nourriture ou en boisson. Je vais donc "économiser" mon eau le plus loin possible pour la garder quand je verrai le bout de mon Aber...

Quand je le vois enfin, lui et le pont de Tréglonou, je me pose pour avaler mes biscuits et un morceau de fromage, et boire... Je sais qu'il me reste 4 km environ à faire donc je peux vider mes réserves...

Je descends l'Aber cette fois en sens inverse mais sur l'autre rive et je termine en forêt mon chemin qui me mène au Manoir de Trouzilit que j'avais aperçu un peu plus tôt de l'autre côté du Benoît... En arrivant la propriétaire me propose une boisson fraiche et j'avale un grand verre de sirop d'orgeat ... Et là grand bonheur...elle me dit qu'après ma douche " vous devriez aller à la piscine derrière le manoir, elle est chauffée et à l'abri du vent" . Il ne faut pas me le dire 2fois...et donc à défaut de "gigot Pascal" voir d'un déjeuner j'ai fini mon après midi sur un transat au soleil, les doigts de pieds en éventail, Quel pied, quel bonheur...un 21 avril dans le Finistère nord, on me l'aurait dit je ne l'aurait pas cru!!

Et comme c'est Pâques et que c'est une belle journée, elle s'est terminée de belle façon. Le manoir a une crêperie dans sa structure, heureusement car autour il n'y a rien que les chevaux et des champs...donc je descends pour me jeter sur la nourriture vers 20h car j'ai un peu faim. Comme je dine seul je prends toujours avec moi mon guide pour lire ou relire les détails de ma route des 2 jours suivants. A la table derrière la mienne se trouve 2 mamies qui je les entends se racontent des vieilles histoires de leur vie. Lorsqu'elles ont fini celle qui est vraiment derrière moi passe à côté de moi et me souhaite une bonne soirée, je la remercie et lui souhaite à elle aussi une agréable soirée... Elle s'arrête regarde mon guide et me demande comment s'est passée la journée. Je lui raconte un peu, elle me demande d'où je suis parti, jusqu'où je vais et comment je vais faire l'année prochaine, et après je marcherai où... Elle a les yeux rieurs et intéressés elle sourit à mes paroles me dit que j'ai de la chance...elle me dit aussi qu'elle vit seule avec une amie et que quand elle sort, elle dit parfois un mot aimable aux gens qu'elle rencontre et en fonction de la réaction de la personne elle continue son chemin ou échange un peu avec elle. Elle me sourit à nouveau, me souhaite beaucoup de plaisir et me dit qu'elle priera pour moi. Nous nous quittons sur ces mots...c'était comme un cadeau de Pâques cette vielle dame de près de 90 ans...

Fin de journée et au lit car demain  ce sera long, 31km pour rejoindre Porspoder à la limite de la Manche  et de l'océan Atlantique...

Bon lundi de Pâques ...

Les Abers, ces profondes baies étroites sont la spécificité de cette région. On croit toujours quand on voit en face , de l'autre coté de la rivière, un village, un port qu'on est presque arrivé...pas du tout, il faut remonter l'Aber jusqu'au bout et passer le pont! 

C'était bien le cas aujourd'hui avec l'Aber Wrac'h qui rentre sur près de 10km... 

Donc aujourd'hui de korejou à un peu plus loin que le port de l'Aber Wrac'h, environ 28km.

Pour demain et après demain ça se complique...en fait aujourd'hui  j'ai fait plus que prévu car mauvaise appréciation de la situation exacte de mon hébergement. Et demain aussi, mais dans l'autre sens, 20km au lieu des 30 prévu...ça c'est la bonne nouvelle !! La mauvaise c'est que lundi pour aller à Porspoder j'en avais 28 à faire et que je me retrouve avec 34km à parcourir... Je vais retravailler mon parcours. 

La journée commence bien avec un magnifique petit déjeuner dans ma maison d'hôtes. Pour une fois je ne déjeune pas seul, les vacanciers des autres chambres (2) sont également présents. Curieux, ils me posent plein de questions sur la randonnée et un couple de grand-parents d'Alsace m'assure que la marche est très belle à faire dans leur région et que je dois absolument y aller... J'ai à peine le temps de gouter à tout ce qu'il y a sur la table. Tout est local, le pâté au pommes, les rillettes d'ormeaux, la brioche, le fromage aux algues, sans oublier le miel... Dommage je goûterais bien à tout mais ce n'est pas forcément le meilleur pour ma marche, mais ce que j'ai mangé était vraiment bon!

A 9h comme tous les matins je pars et je suis déjà sans polaire de marche, il fait bon ce matin le vent ne s'est pas encore levé et j'en profite. Direction la grève Blanche et  après la pointe, je me retrouve face à l'île Vierge et les deux phares posés sur leur rocher. Le plus grand a été construit à la fin du 19ème siècle et dresse sa lanterne à 83 mètres du sol . C'est le plus haut phare d'Europe construit en pierre avec un habillage à l'intérieur d'opalines... Et celui qui veut monter doit affronter les 325 marches de l'escalier en colimaçon . Comme je vous l'ai dit hier, le faisceau lumineux émet toutes les 5 secondes et la portée  est de 52km ce qui en fait un des plus puissant du monde.

Il a été automatisé en 2010 je crois et il est géré par le centre de Ouessant maintenant. Le petit qui avait été construit avant, milieu du 19ème, moins puissant que son grand frère, servira de corne de brume en cas de brouillard. Il est en cours  de transformation en gîte et devrait ouvrir en 2020, avis aux amateurs!!

Un peu préoccupé par les kilomètres à faire, je me concentre sur mes pas et un peu moins sur les photos, j'ai donc des images de cette partie de la côte mais dans ma tête! Pour le moment je ne m'inquiète pas de ne trouver aucune boulangerie ou épicerie sur ma route mais je sais que ça sera problématique aujourd'hui...je verrai bien.

Dans ce pays d'Aber  l'appréciation des distance est particulière. Comme je vous l'ai déjà dit, souvent je vois "en face" , c'est à dire sur l'autre berge mon point d'arrivée ou presque. Sauf qu'ici pour passer sur l'autre berge, il faut remonter les Abers sur plusieurs kilomètres et refaire la même chose en face. Je reverrais d'avoir des ailes!!

Enfin mon pont sur l'Aber Wrac'h se présente à moi avance l'espoir de trouver quelque chose à grignoter. Une petite pause dans l'auberge du relais me confirmera que je ne trouverai rien. Rien de dramatique, j'ai de l'eau et des barres de céréales, une mandarine et une pomme...et des réserves "personnelles"!! Je continue donc mon sentier qui se promène en bord du Wrac'h, remonte dans la forêt, me fait longer un Aber dans l'aber... J'y traverse en passant le site de réparation/construction du Père Jaouen qui a fait "du bateau" un centre de réinsertion. Son célèbre bateau est le Bel Espoir dont il fera deux ou trois exemplaires toujours plus gros pour emmener plus de monde. Sa devise était " Démerdez vous pour être heureux"... Son association perdure même après sa mort.

Je continue ma promenade forestière pour déboucher sur le port de l'Aber Wrac'h. Je ne comprends pas bien comment je suis arrivé si vite ici. Là je suis obligé de regarder mon GPS pour être certain de ne pas me tromper et faire des kilomètres en trop dans cet entrelacs de petites routes et chemins... Il me reste 5 kilomètres à faire et j'en profite pour me poser un peu au soleil et manger une barre de céréale et mes fruits et surtout boire car comme toujours je ne bois pas assez en marchant.

Ma réservation du jour a été faite sur Airbnb et c'est la première fois que je passe par eux pour mes marches. Je trouve la maison pas très loin du Sentier et je m'installe dans ma chambre qui elle seule est privative. Mes hôtes m'avaient proposé par mail de me prêter un vélo pour aller Diner ce soir ( 5km pour rejoindre les restaurants), mais je vais accepter la proposition pour aller acheter de quoi manger et diner dans la maison car le soir le vent se lève toujours et j'ai froid avec la fatigue...

De retour de mes courses je fais le point sur mes étapes à venir...et là je découvre que j'ai un souci important. Entre aujourd'hui et les 2 jours à venir, il y a un décalage de kilomètres...trop aujourd'hui, pas beaucoup demain car mon gîte mal localisé, et beaucoup trop lundi avec 34km à faire pour rejoindre Porspoder... Il faut que je me plonge dans mes cartes, de quoi m'occuper ce soir!!

Demain c'est Pâques, alors joyeuses Pâques à tous...même si vous lirez tout ceci en mai!!

Bonne soirée

Bises à tous