Pierre-Guy, sous le signe de la Balance...

Mercredi 17 avril, superbe journée pour la promenade quotidienne du jour qui va de Mogueriec à Plouescat/Pont-Christ. 20km de plaisir au soleil...

Fermer les yeux un instant et imaginez vous sur le sentier des douaniers...

C'est le matin et il fait un peu frais mais pas trop. Il est 7h au soleil et il commence à allumer la mer et les rochers. C'est marée descendante, les oiseaux font "leur marché", le seul bruit que vous entendez en marchant entre les haies, c'est le bruit de l'océan et le chant des oiseaux que vous dérangez en passant trop près d'eux. Les odeurs sont celles de la mer et des fleurs qui sortent de partout et qui se mêlent en un bouquet extraordinaire. Vous avez bien un sac sur le dos mais pour le moment vous ne sentez plus rien, sauf le plaisir intense de rêver en marchant, votre esprit s'évade et plus rien d'autre n'existe que la beauté du moment.

Voilà comment se mettre d'excellente humeur...on devrait tous commencer nos journées par ces moments magiques. Même les noms des lieux traversés appellent à la rêverie...Tévenn Braz, Groac'h Zu, Kervaliou et le port de Poulennou...on a l'impression qu'à un moment où à un autre un druide ou Merlin l'enchanteur va bondir du prochain Rocher...

Les rochers justement, on a envie de tous les photographier tellement ils sont expressifs, certains faisant penser à une tête de "gardien" de la baie qui surveille les bateaux , où cet autre qui a une tête de chien comme le Milou de Tintin. Quant au menhir de Cam Louis, haut de 7m et qui servit longtemps d'amer pour les navigateurs, on voit de profil le visage du gardien qui l'habite et qu'incarne jalousement le trésor caché dessous que l'on peut déterrer dans l'intervalle des doutes coups de minuit le jour de Noël....

Avec ce beau soleil, même si le vent d'Est continue de souffler, et les vacances je trouve qu'il y a un peu plus de monde en promenade et sur les plages. C'est l'occasion de papoter un peu avec ceux qui voyant mon sac me demandent jusqu'où je vais et que "j'impressionne" involontairement quand je parle des kilomètres à parcourir. Gloire éphémère qui comme ce moment que je vis , s'envole vite emportée par le vent.

Il faut aussi avoir un peu de chance car sur mon sentier côtier, on ne croise pas de boulangeries ou épiceries ou petits cafés qui me vendent de quoi déjeuner...et comme à Moguériec il n'y avait rien je n'ai que de l'eau et des "Gerblé". Pas grave en soit, je ne vais pas mourrir de faim et j'ai des réserves "sur moi"!! Mais quand même ... Et à Kerfissien, hourra, le seul café du village qui fait aussi dépôt de pain est ouvert, je vais pouvoir prendre un grand café et acheter un sandwich ! Eh bien non...il n'a plus de pain...sauf si par chance le boulanger passe avant midi faire un seconde livraison... Juste le temps de touiller mon café que le boulanger arrive!!! Et me voilà avec de quoi déjeuner dans les rochers au soleil et face à la mer...

J'arriverais facilement dans ma chambre d'hôte à Plouescat, où mon hôtesse m'offrira en guise de bienvenue, une bolée de cidre et une crêpe maison. Elle a 85 ans, son mari en a 90 et ça fait plus de 20 ans qu'elle fait les chambres d'hôtes... Une petite visite au centre ville pour voir les anciennes halles de la ville qui datent du XVème siècle et retour dans ma maison d'un soir. Après quelques courses, Diner dans ma chambre, sur une petite terrasse si le temps le permet et repos.

Demain les kilomètres vont commencer à augmenter avec 25km au programme pour me rendre à Menez-Ham dans une autre chambre d'hôtes . Mais ceci est un autre rêve!!

A demain...

Aujourd'hui Roscoff à Moguiriec, 21km...et sans pluie!

Si seulement il avait plu sur Notre Dame ce qui est tombé ici la veille, cela aurait peut être limiter les dégâts... Apres cette horrible soirée à voir en direct brûler un patrimoine  de l'humanité , ma nuit a été perturbée. Heureusement je ne suis pas pressé et j'ai pu rester dans mon lit jusqu'à presque 8h, presque la grasse matinée.

La pluie s'est arrêtée de tomber et le ciel s'est bien dégagé grâce au vent qui souffle frais encore ce matin. La météo du jour annonce des nuages et du soleil donc tout va bien. Petit déjeuner rapide, je vois une seconde table dressée dans la salle à manger et non je ne suis pas seul dans cet hôtel...et départ à 9h. Je remonte la rue en direction des fortifications qui font face à l'île de Batz toute éclairée de soleil, c'est magnifique.

Très rapidement en sortant de Roscoff Je me retrouve comme l'année dernière en contact direct avec la côte, le sable et l'océan, enfin la Manche plutôt car elle va très loin à l'ouest jusqu'à la pointe de Corsen face à Ouessant...

C'est très agréable de pouvoir marcher sur la plage, pas de pollution sonore, juste les oiseaux et de mes pas sur le sable. L'eau est bien trop loin pour se faire entendre comme c'est le cas ce matin à marée basse. Au bout de la plage se trouve le Manoir de la digue, ou château de Laber, si vous êtes intéressés prévoir quelques travaux de restauration...et bien sûr comme il fait beau les mamans sortent les enfants pour faire des pâtés sur la plage, image immuable d'un bord de mer!

Je suis mon sentier tranquillement le nez en l'air à profiter des odeurs de toutes les fleurs qui sont déjà sorties ici, c'est incroyable l'avance que la nature a par rapport à l'île de France. Le sentier a été "nettoyé et préparé" comme tous les ans à la même époque pour les randonneurs. Ça sent l'herbe coupée qui se mêle aux fleurs et à l'iode, un régal...

Je retrouve avec plaisir ces rochers jetés à la mer qui s'éclairent sous le soleil. L'eau quand je n'en suis pas trop loin est turquoise et mon chemin se teinte d'un vert profond lorsque je passe comme dans un tube végétal dans ces allées dans lesquelles on sait d'où vient le vent dominant. Dans les champs le fameux oignons rose de Roscoff pousse, comme hier les jeunes artichauts , c'est bientôt la pleine saison.

A Beg ar Billou Je me retrouve en face de l'île de Siec, accessible à pieds à marée basse seulement. Sur cette ile se trouve une ferme aménagée dans une maison à tourelles du 18ème siècle. Elle est toujours en activité et profite de son exposition et du goémon comme engrais pour faire pousser les productions locales que sont les artichauts les choux-fleurs et les pommes de terre...la vue est magnifique mais Je n'ai pas le temps d'en faire le tour, sans me faire piéger par la marée...d'autant que je dois traverser la foret domaniale de Santec et traverser la rivière Horn par un pont submersible à marée haute sous peine de devoir marcher 2,5km en plus ...par contre à marée basse cela donne une énorme et superbe zone de promenade abritée de sable blanc.

Je continue mon chemin en remontant haut l'anse du Guillec qui me montre à 500m mon point d'arrivée de ce soir, sauf qu'il y a une rivière à traverser et qu'il faut donc contourner cette anse et donc faire quelques kilomètres...mais la promenade est belle et se fait sans forcer. Je prends le temps de me poser pour manger un peu au milieu de la lande sans autres voisins que les oiseaux. Je croise quelques belles maisons vielles ou modernes cachées sur le lit du Guillec, dont ce vieux moulin qui faisait partie du Manoir de Kerlan.

Le sentier continue le long de la rivière, la marée commence à monter et l'on voit l'eau de la rivière refluée sous sa force. Encore quelques tours et détours et j'arrive au port de Moguériec terme de ma journée. Je suis à "la Marine" pour un soir, seul hébergement sur le village et qui en plus est le seul à pouvoir me nourrir car rien d'autre ici...sauf que ce soir ils font relâche!! Vu ma tête quand la propriétaire de l'hôtel me dit ça, elle me rassure et me dit que pour un randonneur sans voiture comme moi, elle va me faire préparer un plateau repas...Ouf!! Sinon c'était des barres de céréales en guise de dîner .

Une bonne douche bien chaude plus loin, je sors me promener sur le port au soleil et regarder les bateaux de pêche rentrer avec leur cargaison de poissons. Je les regarde de la terrasse du bar où je déguste une petite bière bien fraiche...

Demain je me dirige vers Pont-Christ avec encore 21km. Ces distances me vont très bien pour reprendre le rythme de la marche avec un sac de 14kg sur le dos. Il sera temps dans les jours prochains d'en faire un peu plus, ou trop!!

Bonne soirée à tous

Je vais au jour le jour donner mon itinéraire, en attendant de pouvoir charger texte et photos. 

Lundi 15 avril, Carantec à Roscoff en passant par St Pol de Léon. 24km au programme. 

Départ en douceur ce matin, je suis bien sous la couette, je n'ai pas encore les automatismes pour boucler mon sac, j'ai failli oublier de me crémer les pieds avec ma Nok, indispensable pour éviter les échauffements des pieds donc les ampoules...

Bref je pars il est 9h15, le ciel est dégagé par contre il y a un petit vent de nord/est très désagréable, donc je reste couvert, et je le resterai toute la journée... Maintenant il faut que je réapprenne à mettre un pied devant l'autre, sans brutalité sans précipitation...

Je descends vers le port de Carantec, sur la cale et je longe la grève . C'est marée basse et cela va me permettre de suivre au maximum la plage et donc éviter les circonvolutions des petites routes au-dessus de la grève.

Je dois remonter l'estuaire jusqu'à Pont de la Corde et traverser la Penzé, en contre bas je suis à l'abri du vent et il fait "bon". Je fais peur au lapins qui courent à mon approche, c'est quoi cet olibrius qui vient sur notre territoire...quelques mouettes doivent nicher dans le coin car 3 d'entre elles me tournent autour en piaillant.

Comme toujours c'est très trompeur de regarder "l'objectif" de la journée, en l'occurrence Roscoff et la sensation qu'on va mettre 2h pour y aller tant cela paraît proche, et la réalité des tours et détours que je suis obligé de faire avec parfois l'impression de faire marche arrière...

Le paysage est splendide et je suis seul avec les oiseaux de la baie. Le soleil fait de timides apparitions pour éclairer tantôt un massif de fleurs, tantôt un toit de maison bretonne qui se met à luire comme une étoile. Je passe devant le château de kernévez, belle demeure avec un joli parc. Je sais que ma journée n'est pas trop longue aussi je monte sur St Pol de Léon voir La Chapelle et sa flèche, ainsi que la cathédrale qui sont des constructions du 15eme siècle.

Je profite du centre ville pour m'acheter mon "pain quotidien" et ayant rejoint le GR je me trouve un rocher face à la mer abrité du vent pour manger un peu. Normalement la pluie est annoncée pour le seconde partie de l'après midi, donc je devrais passer entre les gouttes...sauf que le vent s'est un peu renforcé et qu'il a ramené avec lui les nuages. Après mon sandwich j'ai encore 6km à faire pour arriver à Roscoff, donc pas trop long en théorie pour éviter la pluie , mais dans la baie de Carantec Je la vois tomber et surtout arriver à grande vitesse dans mon dos... Elle me rattrapera bien sûr, un peu avant le Jardin exotique. Je laisse passer une grosse ondée et je me faufile entre les gouttes plus fines. Je joue à cache cache ainsi avec l'eau jusqu'à mon hôtel et ma douche chaude!!

Cet après midi je vais malheureusement comprendre que je ne pourrai rien publier sur mon blog, faute de navigateur à jour, et que j'y puis rien changer pour le moment. Peut être à Brest si je trouve un Apple Store... En attendant je prépare mes textes que je chargerai à mon retour, mais le plaisir n'est pas le même.

Demain en route pour Mogueriec avec comme aujourd'hui 21km au programme. Si tout va bien la météo sera clémente , la pluie se décalant vers l'Est.

En attendant bonne soirée à tous...

PS : je viens de découvrir l'horreur de l'incendie de Notre-Dame de Paris qui représente pour moi le symbole de la capitale et de la France, plus que la Tour Eiffel . Je suis anéanti d'apprendre la destruction d'un des plus beau patrimoine de l'humanité en direct sous nos yeux et sans moyen de le défendre. Je n'ai pas de mots pour décrire mon état d'esprit en ce moment. Je n'aurais jamais imaginé cela en visitant la cathédrale de St Pol de Léon ce matin.

Désolé mais  je ne pourrai pas me connecter cette année sur mon blog avant mon retour. Mon navigateur est trop ancien sur mon iPad et me refuse la connexion au blog... mes textes et photos sont préparés comme d'habitude tous les soirs et je ferai le transfert en mai... je ne peux accéder sur la partie texte qu'à partir de mon téléphone...

Et voilà...je suis de retour et je charge le voyage!!

J'aime  beaucoup cette phrase, elle sera le totem de mon voyage de cette année.

Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages mais à avoir de nouveaux yeux...

Marcel Proust

C'est le grand jour, celui du départ... Après une très agréable soirée autour d'un diner entre amis, ce matin c'est réveil à 6h30 ce qui est matinal pour un dimanche, mais il ne faut pas rater le train pour Montparnasse. Le temps de se préparer un sandwich pour mon déjeuner et Anne-Marie me dépose à la gare... Les départs c'est jamais "souriants"...

 Certes le ciel est lumineux mais il fait -2° et il y a un petit vent frais qui refroidit sacrément. Encore 45 minutes d'attente à Montparnasse avant de pouvoir monter au chaud dans le train et à 10h on part pour Morlaix. En cours de trajet le ciel se couvre, ce qui n'est pas bon signe quand on va vers la Bretagne. Arrivée à 13h02 , un comité de policiers scrute tous les passagers je ne sais pas ce qu'il se passe... Normalement j'ai un bus à 13h10 à la gare routière qui doit m'emmener à Carantec.

Signe précurseur pour la suite?le bus arrive et comme d'habitude...je suis tout seul, et ça me fait rire! Par contre vous ne pouvez pas savoir le plaisir et l'excitation que j'ai de revoir la route que j'ai emprunté l'année dernière, sous une grosse pluie, les méandres de la rivière de Morlaix qui a dévasté la ville l'année dernière après un orage monstrueux... Sur la rive opposée on voit Le Dourduff en Mer où j'avais fait une pause sympa. Puis on arrive à Locquénolé et son arbre de la liberté planté en janvier 1794. La route se poursuit tranquillement avec un rayon de soleil qui éclaire la baie et qui colore la mer et les îles.

Je sais que j'ai de la chance de pouvoir profiter de ces moments éphémères dont je profite tous les ans, cette parenthèse dans la vie quotidienne qui me permet de jouir du spectacle magnifique de la nature parfois très sauvage de la côte, du parfum des fleurs ou de la bruyère au petit matin, regarder et écouter les oiseaux, s'assoir face à l'océan et juste admirer les lumières, sentir la force de l'eau...  Du jour au lendemain mes seules préoccupations vont être la météo, mes pieds et essayer de tout mémoriser.

J'en profiterai encore plus cette année en pensant à ceux qui ont été ou qui sont touché par  le cancer , Christine, Fred, Catherine pour ne citer qu'eux...et bien sûr pour tous les Paralysés Cérébraux pour qui j'ai un attachement particulier. Alors oui, il faut profiter de la vie tant que l'on peut car elle est toujours trop courte, admirer la terre qui elle aussi est fragile et la protéger tant que faire se peut...

Il est 13h40 quand le bus me dépose sur la place de Carantec juste à côté de mon hôtel, qui bien sûr est le même que l'année dernière. Petit coup de chance, la réception est normalement fermée jusqu'à 15h et j'arrive juste au moment où le propriétaire part pour déjeuner...ce qui fait que j'ai ma chambre pour poser mes affaires et manger mon sandwich.  Le temps est frais et couvert mais sans pluie,  cela me donne l'opportunité d'aller marcher un peu en bord de mer, admirer la baie et le château du Taureau, la Chaise du curé et la maison au bout de cette pointe qui a appartenu au grand-père de mon amie Catherine, et bien sûr l'île Callot qui est momentanément coupée du continent par la marée montante...

C'est très agréable de pouvoir marcher tranquillement et revenir sur des sites que l'on connaît déjà mais qui sont toujours à découvrir tant ils changent avec la lumière, les nuages et la mer.

Cette année pas de courageuses dans l'eau et le plongeoir semble attendre impatiemment les premiers baigneurs... Au loin Roscoff, terme de mon étape de demain après 21km et un passage par St Pol de Léon et sa cathédrale ainsi que la flèche de La Chapelle de Kriesker qui est je crois la plus haute de Bretagne.

Le temps de repérer mon chemin de départ pour demain matin, et la Bretagne me souhaite la bienvenue avec une petite averse histoire de tester ma nouvelle veste de marche... Et oui j'ai laissé ma "belle" veste verte au placard et opté pour quelque chose de plus étanche, il était temps diront certains et certaines... Le temps de rentrer et le vent a chassé les nuages comme toujours ici. Après ce sont les aléas habituels des connexions à l'hôtel, où on me dit que mon navigateur est obsolète sur mon iPad et sur mon téléphone... Donc j'enregistre mon texte et si tout va bien lundi vous aurez les commentaires du dimanche, les photos et le résumé du lundi J1.

Demain donc journée de mise en marche avec 21km ,une distance raisonnable, et par contre une météo très moyenne 2° pour partir avec vent et pluie, ça j'aime beaucoup moins, mais cela devrait s'améliorer dans la semaine donc restons positif.

Bonne fin de week-end et bon courage aux travailleurs....

Bises à tous.

Bonjour à ceux qui ont la patience et l'envie de me lire... La date du 1er Avril est une bonne date soit pour partir soit pour donner le top départ à mon blog. Il est temps de se préparer et de vérifier toutes les affaires. Cette année je continue le GR 34, le sentier des douaniers, et je reprends là où je l'ai arrêté l'année dernière c'est à dire à Carantec. Et donc dimanche 14 avril je prends mon train pour Morlaix, puis un bus pour ma destination finale de départ. Cette année pas de grève de la SNCF et donc normalement pas de mauvaise surprise. Je commence à marcher le lundi 15 avril direction Roscoff où j'avais pu profiter du centre de Thalasso pour me reposer...mais ça c'est pour les fins de parcours!! 

Après principalement les côtes d'Armor l'année dernière, je vais cette année faire un grand tour du Finistère et je m’arrêterai à Douarnenez  après 500km et 20 jours de marche. Je garde pour l'année prochaine les deux dernières "Pointes" face Ouest, celle du Raz et de Penmarc'h, pour le bouclage de ce sentier de 2000km.

Je vais comme en 2018 traverser des paysages superbes et sauvages, sûrement rencontrer peu de monde, mais ça j'en ai l'habitude!! Certaines réservations ont été compliquées à faire du fait du manque d'offres dans certaines zones peu habitées et de l'équilibre qu'il faut trouver entre distance à parcourir et gîte à trouver. L'expérience aidant je sais qu'il ne faut pas sur ce sentier pousser trop loin les kilomètres, car comme je l'ai constaté sur la première partie, ce sentier n'est pas plat et il faut donc compter sur le dénivelé qui certains jours peut être important, entre 700m et 900m, et on le sent si on doit faire 30km... 

Quant à la météo, pour mémoire l'année dernière en partant 8 jours plus tôt j'ai pris "l'arrosoir" pendant près de 10 jours avec un beau temps relatif jusqu'au bout par la suite. Cette année voilà ce que ça donne pour les prévisions des sites spécialisés (je me connecte sur les sites des agriculteurs..)

 " Un mois d’avril assez mitigé et frais au nord de la Loire avec des gelées et quelques chutes de neige tardives probables. Températures davantage de saison sur la moitié sud et des précipitations de saison. Sec en revanche près de la Méditerranée. Les précipitations pourraient en revanche être assez importantes de la frontière allemande aux Alpes. L’ensoleillement serait assez faiblard dans l’ensemble en dehors du pourtour méditerranéen très lumineux". Donc pas de miracle à attendre, j'espère juste que l'océan adoucira les gelées matinales et qu'il ne sera pas trop généreux coté humidité!!

Si tout va bien je finirai les 9 dernières étapes avec mon compère Emmanuel qui doit me rejoindre à Brest. Non seulement il a un travaille qui l'occupe bien...mais Catherine sa "plus que moitié" est en traitement pour une cochonnerie de cancer. Comme on dit, jusque là ça va, mais l'histoire est bien sûr à suivre et en fonction de, il me rejoindra ou pas, ce que je n'envisage même pas pour la santé de Catherine.

Rendez-vous à Carantec le dimanche 14 

Bonne journée et bises à tous

Une dernière fois nous avons profité du lever de soleil sur le Zambèze et des couleurs magnifiques de cette région de l'Afrique. Une dernière fois nous avons observé les babouins s'installer pour la journée sur les berges en face de notre chambre et dit au-revoir à "Maurice"... Un dernier délicieux petit-déjeuner et c'est le moment de l'au-revoir à toute l'équipe qui nous a choyé pendant notre séjour et plus particulièrement à Nasson qui était personnellement en charge de nous. 

Une dernière remontée du Zambèze avec notre bateau et comme un clin d’œil, un troupeau d'éléphants se trouve sur les berges sur le chemin pour nous dire eux aussi "A bientôt". Notre guide nous laisse profiter de longues minutes de ces animaux qui pour au moins l'un d'entre eux essaye de nous impressionner quand on s'approche trop de la berge où le troupeau se rafraîchit et s'asperge de sable. Finalement il finira par nous ignorer, décidant que vraiment nous n'étions pas une menace pour lui et qu'il avait mieux à faire!!

Le retour à Paris sera un peu long avec un passage par Johannesburg et Doha...mais nous avons tellement pris de plaisir dans ce voyage et surtout d'images dans la tête que nous savons que nous passerons l'hiver au chaud de nos souvenirs et que nous reviendrons très bientôt dans ce coin du monde.         

Encore une journée bien remplie qui s'annonce... Après notre réveil matinal aux couleurs du soleil qui se lève et des cris des babouins qui descendent des arbres pour leur "petit déjeuner", nous repartons ce matin pour un autre safari, on ne s'en lasse jamais, à travers le parc de Mosi. Il est suffisamment grand pour ne pas en faire le tour complet en deux visites... Même si ce matin nous verrons moins d’animaux, le spectacle est toujours garanti!!

Retour en fin de matinée au lodge pour un déjeuner rapide avant de partir pour les Chutes Victoria. Cette fois-ci pas de découverte du site de loin, mais une plongée dans le Zambèze au plus près des chutes, c'est à dire au bord!!

Nous arrivons par un grand complexe hôtelier où nous sommes pris en charge par 2 guides. Nous sommes un groupe 8 personnes et les premiers pour la "visite" de l'après midi... Un bateau nous amène sur une des îles avant les chutes et nous finissons à pieds le reste du chemin pour finir devant les chutes, au-dessus d'une "baignoire" accessible seulement en cette saison, le niveau de l'eau étant supérieur de 3 mètres à la saison des pluies... C'est la piscine du Diable et je dois dire qu'on en mène pas large quand il faut descendre et se pencher au-dessus des chutes, même si le guide qui nous tient les pieds fait ce qu'il peut pour nous rassurer... Le grand jeu c'est de faire des photos "inoubliables" pour les touristes que nous sommes... Techniquement c'est un des guides qui se charge des appareils photos et des films. Il galope sur les bords des chutes comme si il était dans son jardin à compter les pâquerettes, en oubliant presque qu'il y a un vide de 110 mètres à 30cm de ses pieds!! Je sais bien qu'il est "né dedans" mais quand même l’impression de côtoyer un funambule est étrange...  Tout le groupe est ravi et se prête au séances photos avant de finir devant un "4 heure" bien mérité... Très honnêtement cette activité est remarquable et pour ceux qui voudraient faire les chutes Victoria à une saison adéquate pour la faire, il ne faut pas hésiter!!

Retour en fin d'après midi au lodge pour une dernière soirée sur notre île. La journée a été longue et intense et la piscine du Diable "pompe" de l'énergie par le stress généré. Nous sommes ravis de retrouver notre équipe qui s'occupe de nous avec tant de soin et le chef qui nous a encore préparé des mets délicieux pour le dîner.  Nous profitons de cette dernière soirée sous les étoiles du ciel de Zambie.          

Réveil très matinal comme toujours mais en plus aujourd'hui on part de bonne heure, 6h30,  pour faire un safari pédestre dans le bush à la rencontre nous l’espérons de la troupe de rhinocéros dans le parc de Mosi. Nous ne prenons pas de petit déjeuner pour le moment, on verra ça plus tard. Comme tous les matins, nous prenons notre bateau pour remonter le Zambèze et rejoindre notre guide qui nous attend pour partir. C'est tous les jours un vrai bonheur de monter dans notre "taxi" et de remonter le fleuve qui s'éveil...dont nos amis les hippos qui nous surveillent du coin de l'oeil!!

C'est un nouveau guide qui nous accompagne et qui nous explique en route les consignes de sécurité pour marcher dans le parc. Nous serons accompagnés par un Ranger armé, au cas où, qui si il en était besoin pourrait tirer en l'air pour effrayer un animal trop agressif... L'autre consigne stricte, c'est de marcher derriere lui et le Ranger et de ne pas s'éloigner des traces. Les petites bêtes rampantes sont nombreuses et ce n'est pas la peine d'aller chercher des ennuis avec un black Mamba ou une vipère hurlante comme celle qu'on a vu au Botswana!!

Il est 7h30 du matin, le soleil chauffe déjà bien et nous marchons en file indienne dans le bush. Notre guide nous explique les arbres, ceux qui servent à prévenir de la pluie, ceux dont les brindilles servent de brosse à dents, ceux qui se défendent du grignotage des éléphants... On essaye de tout mémoriser mais ça va être difficile! Les oiseaux qui par centaines passent d'arbre en arbre font un bruit incroyable. Nous croisons des phacochères, des girafes bien plus claires que celle vues jusqu'à présent... Et tout à coup à une centaine de mètres, des ombres allongées...Ils sont tous là, le clan des 9 rhinocéros, 6 adultes 2 jeunes et un bébé. On avance avec le moins de bruit possible, à priori on ne les dérange pas trop. Ils nous ont bien sur entendu et senti mais ils sont en sécurité et ne se sentent pas menacés. Nous nous postons à environ 30m d'eux et les observons. C'est un moment magnifiques que de voir ces animaux si massifs et impressionnants, là à quelques mètres de nous. Et nous allons vivre un beau moment un peu comme avec le bébé éléphant la veille. Le bébé rhino a faim et on l'entend "couiner" auprès de sa mère qui est étendue et se repose. Aussitôt demandé aussitôt servi, la mère va se lever afin d'offrir ses mamelles à son petit, mais qui insatisfait de la position de sa mère pour téter va couiner à nouveau jusqu’à ce que sa mère se couche sur le coté en relevant sa patte arrière offrant aisin un "accès" aux mamelles plus facile pour son petit. Nous on est bouche bée devant ce spectacle à la fois si naturel et si exceptionnel auquel nous assistons. On ne respire plus, l'émotion nous étreint, le monde peut bien s'écrouler autour de nous, le film de la vie qui se déroule devant nos yeux vaut tout l'or du monde. Un seul souhait, que les hommes leur permettent de vivre longtemps aussi paisiblement sur ce territoire qui est le leur.

Après 2 heures de marche, nous rejoignons l'entrée du camp où nous partageons avec nos guides du matin une boisson fraîche, avant de rentrer au lodge et de profiter pour le reste de la journée de la piscine et d'une séance de massage pour Anne-Marie...un peu de repos bien mérité autour d'une table de petit déjeuner qui nous attend et d'un déjeuner face au Zambèze. La magie continue, tout est calme et serein et nous sommes sur un nuage!! Nous ne rentrerons sur notre île qu'en fin de journée pour goûter au plaisir d'un apéritif autour du feu et d'un dîner au bord du Zambèze. Fatigués mais avec des images plein la tête nous ne demandons pas notre reste pour nous endormir.         

Vers 5h30 le soleil pointe son nez et éclaire notre chambre. Nous sommes ébahis par cette lumière qui inonde rapidement notre île et les rives qui nous font face. Les animaux se réveillent aussi, les babouins descendent des arbres et se querellent déjà autour des femelles, mais le "dominant" a toujours le dernier mot!! Après un délicieux petit-déjeuner pris sous les arbres, nous prenons notre "taxi bateau" pour rejoindre le lodge principal où nous attend notre guide qui va nous emmener visiter les Chutes Victoria. La route pour aller à Livingstone traverse le Mosi-oa-Tunya (La fumée qui gronde...)  National Park qui est le prolongement Zambien de l'énorme parc Zambezi au Zimbabwe de l'autre coté du Zambèze... Tout ça pour dire que malgré cette route nous sommes sur le territoire des animaux et qu'ils ont la priorité! Et pour notre plus grande surprise et plaisir, un garde du parc fait stopper notre voiture pour laisser passer une petite troupe de rhinocéros blancs. Ces animaux avaient complètement disparus du pays du fait du braconnage et 5 spécimens ont été réintroduits fin des années 90 en provenance d'Afrique du Sud. Depuis le clan s'est agrandi et ils sont 9, avec on le verra plus tard des jeunes ce qui augure bien pour l'avenir. Ils sont aussi très surveillés par un quinzaine de rangers armés car la bêtise et la cupidité humaine n'est jamais loin...

Nous reprenons notre route et arrivons à Livingstone pour notre découverte des chutes Victoria. En cette saison, elles sont bien sur beaucoup moins impressionnantes , nous sommes en fin de saison sèche et seule une partie des chutes reçoit l'eau du Zambèze. Au total les chutes font 1700m de large sur près de 110m de haut ce qui en fait les plus grandes du monde sur ce rapport largeur/Hauteur... En pleine saison des pluies le niveau d'eau est de 3m au-dessus de ce que nous verrons et le nuage d'eau pulvérisée par les chutes s'élève à plus de 400m de hauteur, ce que nous ne verrons pas, mais nous aurons d'autres avantages, notamment de pouvoir se baigner dans la piscine du Diable!! C'est aussi l'époque où on peut profiter des chutes pour faire du rafting dans le canyon de la faille du plateau par où s'écoule le fleuve...

Notre guide nous fait une visite complète du site qui est magnifique, et de l'histoire de sa découverte par le Dr Livingstone vers la moitié du 19ème siècle. Je laisse ceux qui sont intéressés par l'histoire aller chercher les détails sur internet... La seconde partie de notre visite se passe en hélicoptère avec le survol des chutes, ce qui donne une vision encore plus grandiose de ce site. Nous sommes comblés et émerveillés par le spectacle!!

Juste le temps de rentrer au lodge, déjeuner royalement sur notre terrasse face au Zambèze et nous repartons pour un safari dans le Parc de Mosi pour une promenade en solo avec notre guide. Nous y verrons tranquilles et sereins dont la seule préoccupation du moment semble être de manger et de dormir, et éventuellement de regarder ces drôles de bêtes que nous sommes passer à coté d'eux sans trop les déranger. Nous finirons notre promenade du jour par un troupeau d'éléphants que nous allons accompagner pendant au moins 15 minutes avec notamment un bébé qui suit sa mère et celle que nous avons décidé qui sera sa "tante". Le moment est magique quand les deux femelles et le bébé nous suivent à 15 mètres derrière notre 4x4 sans aucune crainte ni appréhension de qui que ce soit...

Retour à notre lodge et détente avec les autres locataires de notre île. Petit apéritif autour d'un brasero sous les étoiles...instant hors du temps après une journée extraordinaire. Ce soir nous dînerons sur une petite terrasse construite dans un arbre gigantesque, les mets seront dignes d'un grand restaurant, le vin Sud-Africain sera parfait...que peut-on espérer de mieux pour faire de beaux rêves!!           

Un peu de temps ce samedi matin pour boucler les valises, hé oui aujourd'hui on a en deux,  et se préparer à partir pour les chutes Victoria. Une voiture nous amène à l'aéroport où nous sommes pris en charge par un autre véhicule. Il faut environ 3h pour aller du parc de Chobé à "Tongabézi" en Zambi notre prochain lodge d'où nous pourrons visiter les chutes. 

Le trafic est intense entre le Botswana et la Zambie. Il n'y a qu'un seul point de passage et la traversée du Zambèze, qui sépare les deux pays, se fait encore aujourd'hui par des bacs. Une autoroute est en construction...il est temps quand on voit les files de camions qui attendent. De notre coté on prend un petit bac pour les petits véhicules. La seule attente que nous devrons faire est l'achat des visas, Zambie et par simplification Zimbabwe au cas où, on ne peut les prendre avant de partir. La foule qui attend dans la zone sous douane est dense, notre chauffeur s'occupe des formalités.

Nous reprenons notre route en direction de Livingstone, la ville zambienne qui borde les chutes, et nous nous arrêtons sur le parcours pour aller à notre lodge Tongabezi. A la magie de cette région d'Afrique s'ajoute la beauté du site sur lequel nous arrivons. Nos mâchoires se décrochent à la vision du spectacle grandiose que nous avons devant nous. Le lodge est en bordure du Zambèze qui brille sous le soleil. Nous sommes installés pour notre déjeuner qui nous attend sur une terrasse avec le fleuve à nos pieds et le Zimbabwe en face de nous. Nous sommes ébahis par la beauté du paysage, et ce n'est qu'un début.

Ce lodge principal n'est pas celui sur lequel nous allons être hébergé pendant 4 jours. Le nôtre se trouve sur une petite île en descendant le Zambèze à environ 10 minutes de bateau, à Simdabezi Island. Là-bas se trouve juste 5 lodges avec au total un maximum de 10 invités sur une petite île perdue dans les méandres du fleuve. Merci à "loin de la foule", nous sommes arrivés au paradis!

Après une petite réunion d'organisation sur notre séjour avec le chef des guides et les différentes activités que nous allons faire, nous prenons notre bateau pour nous rendre sur notre site d'accueil. Dès notre départ nous faisons "connaissance" avec les habitants du fleuve et il est inutile de vous dire que nous respectons à la lettre les consignes de sécurité : " Ne pas laisser traîner les mains dans l'eau, ou essayer de récupérer un objet qui tomberait du bateau". Les dents des crocodiles et la taille des hippopotames calment tout de suite toutes velléités de ne pas s'y conformer. 

Cette promenade est magique et elle nous permet de nous "familiariser" avec notre environnement.  L'accueil sur notre île est chaleureux et la petite équipe qui va prendre soin de nous est d'une gentillesse non feinte et pas obséquieuse, ils sont juste chaleureux... Notre chambre donne directement sur un bras du fleuve à 4 mètres en contre bas et sur pilotis histoire d'éviter les montées intempestives d'animaux... Le seul habitant sauvage du quartier s'appelle "Maurice". C'est un hippo qui est né sur l’île, donc c'est chez lui ici et il y revient tous les soirs après avoir été rejoindre ses copains un peu plus loin dans la journée. L'hippo est un animal grégaire mais qui aime aussi vivre seul, surtout le mâle avec ses femelles!! Par contre ce sont des animaux territoriaux ce qui les rend très dangereux quand on vient chez eux, rien ne les arrêtent... 

Après une rapide installation et une petite visite des environs, ça va vite, nous repartons sur notre bateau, car ce soir c'est grandiose...Couché de soleil sur le Zambèze...2h de promenade sur le fleuve, il fait chaud, il y a des animaux partout sur les bords, des oiseaux dans tous les sens, des hippos dans l'eau, et nous sur notre bateau un verre de vin blanc à la main, émus de l'instant présent et du spectacle auquel nous assistons... "Un samedi soir sur la terre"  comme le chante Cabrel, et celui là nous l'aimons beaucoup!!

Retour tranquille à notre lodge où nous rejoignons les quelques autres invités du jour, ce soir 2 jeunes femmes de la police de New-York et un couple de californiens. On échange sur la France, les USA, la police... et la beauté de ce pays. Puis chacun son intimité et sa table sous ou sur les arbres ou en bordure du Zambèze, chaque jour cela change matin midi et soir... Le dîner est un régal, le chef a travaillé en Europe et il prépare avec les produits locaux des plats délicieux, et c'est fatigués, repus et heureux que nous rejoignons notre chambre qui contrairement au premier lodge n'est pas en dur sauf le toit mais en grosse toile. Par contre l'aménagement intérieur est irréprochable. 

Ici la nuit tombe de bonne heure, à 19h il fait nuit, par contre à 5h30 environ le soleil pointe son nez. Et comme nous sommes face à lui pour le lever le réveil se fera avec lui. Autre particularité de ce coin d'Afrique, nous ne sommes pas dans la jungle, il n'y a pas à proprement parlé de faunes nocturnes. Donc quand le soleil se couche et que les babouins ont rejoint les arbres pour dormir et donc ont arrêté de faire leur raffut...on entend plus rien, c'est le silence total, jusqu'au matin. Mais ça c'est un autre jour!